Hello, c’est moi. Je suis dans la chambre de Joséphine et je cogite, je cogite, je cogite et je réfléchis, j’arrive pas à faire dodo. Donc me voilà en train d’essayer d’extérioriser tout ce que je peux ressentir et je sais pas, je sais pas ce que j’attends de ce message, je sais pas si je vais te l’envoyer mais j’ai juste besoin de vider, de décharger, d’arrêter d’avoir ces pensées qui sont tout le temps, tout le temps, tout le temps dans mon cerveau.
Et oui, si, je pense que je vais te l’envoyer parce que c’est aussi le but. Tout ce que je m’apprête à dire, je me le dis pas pour moi, je le dis pour toi pour que tu sois, tu sois 100% informé et que tu aies bien toutes les informations en ta possession et que je puisse pas me dire non plus que tu savais pas, que tu tombes de haut, que… Voilà, au moins moi j’aurais fait ma part, je me serais livré et tu seras alerté par rapport à ça. Après ce que t’en fais, ça te regarde bien, moi ça me… Je ne contrôle pas ni tes actions, ni tes pensées, donc t’as tout autant le droit de ne rien en faire que de te dire que peut-être qu’il est temps de réagir.
Mais en tout cas voilà, c’est tout ça pour dire que moi en ce moment ça va pas, ça va pas. Je pense que je pense qu’il y a des fois où tu te dis bon en fait elle va bien, mais en fait non ça va pas. Mais ça va pas parce que nous ça va pas. Sinon moi j’ai un peu en mode survie, j’avance parce que j’ai pas le choix, mais comme nous ça va pas et comme nous on est quand même une grosse partie de ma vie malgré tout, et bien dans l’ensemble on peut dire que moi ça ne va pas.
Parce que voilà, parce que tu représentes beaucoup pour moi et parce qu’on est une famille, parce qu’il y a beaucoup de choses qui dépendent de notre bien-être à nous, et clairement en ce moment il n’y a pas de bien-être. Il y a beaucoup de mal-être, il y a beaucoup d’incompréhension, il y a beaucoup de non-communication, il y a beaucoup de non-dit, il y a beaucoup de choses qui sont gardées chacun l’un pour l’autre. Et à juste titre je pense qu’il y a énormément de choses que tu ne me dis pas parce que peur de mes réactions, tu as déjà pu me le dire, peur de ce que je vais te répondre, parce que difficulté à mettre des mots sur ce que tu ressens aussi, là où moi c’est beaucoup plus facile.
Et donc voilà, tout ça fait qu’à un moment ça peut être aussi compréhensible qu’on se soit perdu, mais moi le fait est que je vais pas bien, en fait, et que j’ai des doutes énormes, et que je pense que je suis arrivé à un point de non-retour en fait. Je sais que je ne peux pas continuer comme ça, c’est pas un ultimatum, c’est pas un message en mode fais quelque chose ou je me casse, c’est pas du tout ça. Mais en tout cas je me rends compte quand même que je ne peux pas continuer à fonctionner comme ça, c’est-à-dire en mode on fait comme si tout allait bien, on se fait un câlin de fois de temps en temps, on reste sur des conversations qui n’arrivent jamais alors que moi j’en ai besoin vitalement.
C’est un besoin vital, c’est viscéral, il y a des discussions que j’ai besoin d’avoir, il y a une communication qui me semble importante d’avoir, qui soit transparente et qui soit sur la base du respect. On a totalement perdu, et autant toi que moi, je te jette pas la pierre encore une fois, moi non plus j’ai plus de respect dans ma façon de te parler, je suis dans le reproche tout le temps, je suis en colère tout le temps, je suis en rancœur contre toi tout le temps, je suis en perte de confiance envers toi tout le temps, et tout ça tu le mérites pas.
Clairement je je suis pas en train de justifier ni mes actes ni mes paroles, bien au contraire je pense qu’il faut aussi que je prenne ma responsabilité par rapport à ça, et par rapport à ce que je te fais vivre au quotidien, et parrapport au fait que toi tu me renvoies l’ascenseur en fait. Donc clairement on n’est pas dans un cercle vertueux très positif. Mais tout ça pour dire que ce cercle-là, moi, je ne peux plus vivre avec, je n’y arrive plus. Et en même temps, j’ai plus de solution. Enfin, je ne peux même pas dire plus de solution, c’est que je n’ai pas la solution. J’ai pensé pendant très longtemps que je l’avais, à coup de… Si tu t’ouvres un petit peu, on y arrivera mieux. Si tu communiques, on y arrivera mieux. Mais en fait, je ne peux pas continuer à avoir des solutions qui impliquent que toi, tu sois là où tu n’es pas.
Moi, j’ai la solution, j’ai ma vision du couple idéal, j’ai ma vision de ce dont j’ai besoin parce que je suis très consciente de mes besoins. Mais on fonctionne à deux. On est deux adultes, deux personnes à part entière. Et penser que je peux contrôler ce que tu m’apportes, ce que tu me donnes, ce que tu es capable de faire pour notre couple, c’est un leurre, en fait. C’est que je continue de me prendre des murs, en fait. Je suis impuissante, je suis totalement impuissante.
J’ai cru pendant très longtemps que j’aurais pu te faire ouvrir les yeux, te faire changer, t’envoyer des vidéos sur ce qui me parle, sur mes besoins, lire des livres, le langage de l’amour, des choses sur les thérapies de couple, aller voir une thérapeute. Tout ça, c’est des choses que j’ai forcées, en fait, que je suis allée chercher chez toi en pensant te donner le sens de pourquoi on le faisait. Et j’ai la sensation, aujourd’hui, que tu as répondu à ces besoins de manière très partielle, très ponctuelle. Vraiment avec beaucoup de parcimonie pour me faire plaisir et me contenter. Voilà, c’est la sensation que moi, j’ai.
Je te demande pas de dire oui, tu as raison, non, tu as tort, ni de te justifier, surtout pas. Parce que ça, j’avoue que les excuses, je suis un petit peu fatiguée. Mais j’ai quand même la sensation que tu l’as fait peut-être en te disant, je la contente et puis je vais être tranquille pendant six mois et je lui donne ce qu’elle veut sans y mettre du cœur et sans y mettre de l’intention, de la conscience, comme j’aime te dire ces derniers temps. Et puis comme ça, elle arrêtera un peu de me faire chier pendant quelques temps.
Ce qui a fonctionné, c’était un peu le pansement, c’était que oui, oui, tu regardais deux vidéos, tu avais bien en tête le message pendant deux, trois jours. Effectivement, pendant deux, trois jours, tu me donnais ce que je voulais. Moi, pendant deux, trois jours, j’avais un regard d’espoir en me disant, il a enfin compris. Mais en fait, trois jours, ce n’est pas la vie. Trois jours, ce n’est rien à l’échelle d’une vie, à l’échelle d’une année, à l’échelle d’un mois, même à l’échelle d’une semaine. Trois jours, c’est un film. Ça n’a pas de sens, en fait.
Et tout ça pour te dire, parce qu’à un moment, il va falloir que ça ait un sens, ce message, même s’il a pour le moment le sens qu’il a pour moi. C’est juste que je vide un peu mon sac et j’enlève tout ce que j’ai sur la conscience, parce que je ne peux pas continuer à cogiter de 3h du matin à 7h du matin. Ce n’est pas possible. Surtout quand on a un bébé aussi formidable que Joséphine, qui a la chance de faire presque des nuits complètes avec un petit réveil à 3h. Je ne peux clairement pas mettre tout ça en danger, juste parce que ma tête, elle ne me laisse pas tranquille.
Mais tout ça pour dire que ça ne me suffit plus. Je ne sais pas comment l’exprimer autrement qu’avec ce mot hyper fort, c’est plus suffisant. Je n’arrive plus à fonctionner comme ça et je me perds dans tous ces jeux psychologiques, dans toute cette rancœur, toute cette colère que je peux avoir. Je me perds totalement, je ne suis plus moi, je ne suis plus agréable avec toi, je suis stressée d’être à la maison, je suis contente quand je la quitte, je ne suis pas cool avec Raf et dire que je pense qu’elle le ressent, c’est un euphémisme.
C’est même plus je pense qu’elle le ressent et qu’on a la preuve par A plus B qu’elle le prend de plein fouet au quotidien. C’est toute la responsabilité et la culpabilité de ce qu’on lui fait vivre,de ses changements d’humeur, de la manière dont on affronte notre parentalité. On ne l’affronte pas du tout à deux, pas main dans la main, je suis tout le temps celle qui initie les discussions sur comment est-ce que tu penses qu’il faut faire, comment est-ce que… Mais parce que je suis perdue en fait. C’est clairement pas viable de se remettre en question en tant que parent toutes les semaines, de se reposer la question de comment on fait, de faire la girouette, de passer du parent hyper laxiste à je te laisse tout faire, tu vas aller à l’école en chaussettes, vas-y, aux parents qui se vénèrent en deux secondes et qui la foutent sur une chaise de manière hyper violente.
Je parle de moi, je suis pas dans le reproche, je suis pas en train de parler de toi, je parle vraiment de moi. Moi je me trouve violente avec elle des fois physiquement, même si je la tape pas, même si je la violente pas, mais c’est une espèce de violence un peu douce qui me fait culpabiliser en tant que parent, mais de manière invivable en fait. Des fois je me dégoûte, des fois j’ai envie de vomir tellement je me dis mais qu’est-ce que t’es en train de lui faire ? Et tout ça je sais que c’est animé et c’est pas du tout une excuse parce que j’ai pas d’excuses, c’est moi le parent, mais je sais que c’est animé par une fatigue émotionnelle, une décharge, une fatigue personnelle, une fatigue de couple, une fatigue de postpartum, une fatigue de grossesse, une fatigue d’accouchement, une fatigue de tout en fait.
Et c’est pas juste, c’est pas juste pour elle, c’est pas juste pour moi, c’est pas juste pour toi, c’est juste pour personne en fait. La conclusion de tout ça c’est quand même qu’il n’y a personne qui trouve son compte. On est tous malheureux et on est tous en train d’essayer de fonctionner sous une maison, sous un toit, un même toit, en étant tous malheureux et c’est super malheureux. Rien que là d’y penser je me dis mais c’est super triste quoi.
Donc Raph est pas heureuse, ça se voit, je pense qu’elle le manifeste à sa manière mais c’est pas une enfant qui respire le bonheur même si on s’entend qu’elle est pas malheureuse comme on peut parfois l’envisager en se disant mais elle est pas triste, elle est pleine d’énergie. Oui effectivement mais elle est quand même sur un dysfonctionnement psychologique assez évident. Ce qui moi me fait très peur pour la suite et me laisse présager que si on fait pas quelque chose rapidement, je pense qu’elle peut vriller rapidement et elle peut jamais être un enfant totalement heureux. Ou en tout cas elle va apprendre à être un enfant heureux en naviguant dans la dysfonctionnalité de ses propres parents. Et ça je trouve ça super dur.
Elle a deux ans et demi, elle a pas les épaules pour ça en fait, c’est pas son rôle. Elle devrait pas avoir à se soucier de nous, elle devrait pas avoir à pâtir de notre dysfonctionnement et de notre mauvaise humeur et de notre… Elle a le droit d’avoir des parents qui ne vont pas toujours bien mais à ce point je trouve que c’est injuste pour elle.
Et puis nous, accessoirement, toi tu vas pas bien. Moi je te le disais au début je vais pas bien et je vais pas bien parce que je pense que je vis à côté de mes pompes totalement depuis des mois. Non seulement la grossesse a été compliquée, entre le placenta qui saigne, la peur de perdre Joséphine, cette épée de Pamoclès au dessus de ma tête sur une césarienne que je voulais pas et que j’ai vécu quand même difficilement, même si on s’entend que j’étais en bonne santé et Joséphine aussi donc c’était le principal.
Cet accouchement qui a été malgré tout un événement, il n’a pas été traumatique mais il a été un événement sauf que j’ai l’impression que j’en ai fait un non événement. Je l’ai pas processé du tout cet accouchement, ce postpartum qui n’a été aucunement à l’image de ce que je m’étais imaginé, dans le mauvais sens, dans le sens où on était chez les parents et où j’ai pas eu la place de le vivre et dans le bon sens, dans le sens où Joséphine s’est avérée être quand même un bébé jusqu’à maintenant très facile.
Je sais que tu veux pas que je le dise parce que t’as peur de nous ramener a chkoumoun mais moi j’ai envie de le dire parce que ça me fait beaucoup beaucoup de bien de me dire que j’ai quand même en quelque sorte pu compter sur elle pour me soulager sur tout un point de ma vie qui me prend beaucoup d’énergie, c’est à dire qu’elle à son niveau et à sa petite échelle elle a fait en sorte de m’apporter un tout petit peu d’apaisement et pour ça moi je peux que être contente et me réjouir parce que franchement si je n’avais pas eu je pense que je serais vraiment pas du tout dans l’état dans lequel je suis qui n’est déjà pas pas bien florissant c’est pas très réjouissant mais mais moi j’ai quand même pris beaucoup de temps de ce postpartum là aussi pour prendre soin de toi pour me ménager pour être présente sans être présente.
Je t’ai laissé quand même te soigner tout seul mais j’ai essayé tant bien que mal de me mettre en retrait de te laisser le temps et l’espace pour aller mieux. J’ai essayé, je ne sais pas si j’ai réussi mais en tout cas j’ai essayé de pas te mettre la pression pour la maison. J’ai accueilli ton besoin de repos en me disant là je suis pas là, je suis pas en position de te demander de prendre sur toi parce que je voyais que tu étais vraiment pas bien.
J’ai pris beaucoup sur moi :
- l’organisation des enfants,
- toute la partie logistique de la maison,
- les courses,
- les inscriptions à la crèche et à l’école,
- les gestions de tout ce qui est à côté,
- les rendez-vous médicaux.
Enfin voilà, je vais pas te faire un listing de tout ce que j’ai pu faire pour essayer toi de te soulager au maximum et de te laisser prendre le temps d’aller mieux mais moi aujourd’hui ça me coûte tout ça, c’est un prix. Et ben me voilà à 3h44 du matin en train de faire un enregistrement à viser, je n’en sais rien à quelle visée, je ne sais même pas moi-même. Tout ce que je sais c’est que ça me permet de mettre des mots sur ce que je ressens et rien que ça ça me fait du bien même si chez toi ce message n’a pas d’impact ou voilà.
En tout cas je le redis, j’attends rien de toi, jusque t’entendre peut-être que ça va pas mais bref tout ça pour dire que moi je suis fatigué, je vais pas super bien et ce qui est d’autant plus compliqué pour moi c’est que je vois que toi tu vas pas bien non plus et du coup on est deux personnes qui vont pas bien.
Et moi quand je vais pas bien déjà je peux pas faire semblant donc là il faut que je te le dise, il faut que tu en aies conscience mais c’est surtout qu’il faut que tu… enfin il faut rien du tout, j’ai besoin que tu entendes tout ça pour peut-être mieux comprendre mes réactions.
Et là je vois depuis deux jours que tu essayes de te rapprocher, tu demandes des câlins, tu me prends un peu dans tes bras, tu t’adoucis, tu fais des choses pour moi et en fait c’est tout à fait contradictoire, je l’entends mais ça m’éloigne de plus en plus ce fonctionnement de j’ai la sensation que tu ressens que tu ne me donnes pas ce dont j’ai besoin et donc du coup tu observes un éloignement de ma part.
Et donc j’ai l’impression qu’il y a un espèce de mode de survie qui se met en place dans ton cerveau où tu sens que je t’échappe et tu es sur du de la solution de secours de dernier recours, de sur du pansement sur “oh là là elle est en train de s’éloigner, je la sens, je la sens, je la sens prendre des distances, allez je vais faire un effort et je vais faire ce qu’il faut”.
Et je vais essayer de mettre de l’eau dans mon vin et je vais essayer d’être plus doux, plus présent, d’être finalement un petit peu ce que je te demande depuis tant d’années d’être. Je pense que je n’ai pas aucune légitimité de demander d’être d’une certaine manière, j’ai pas de légitimité à te demander de changer, à te demander d’avoir des espèces de réveil sur qui tu devrais selon ma définition. Enfin voilà tout ça c’est pas légitime du tout.
Je me rends compte maintenant que j’ai passé énormément de temps à te faire des demandes qui n’étaient absolument pas en lien avec qui tu es, avec ce que tu as envie de faire, avec les efforts que tu es capable de fournir, avec tout le travail que ça demande derrière. Tout ça c’est pas légitime mais j’ai quand même besoin que toi tu comprennes que tous ces petits efforts que tu vas dégainer comme ça au quotidien, en espèce de soin palliatif, de dernière chance, d’attention, elle m’échappe et elle prend des distances. Donc je vais essayer de rattraper le truc, ben malheureusement c’est presque pire que mieux en fait. C’est presque complètement contre-productif parce que non seulement ça me montre que t’es capable de faire, que tu as entendu à un moment ma détresse, au moment où je te mettais ces fameux ultimatums, ces discussions que je suis allée chercher, ces vocaux que j’ai pu te faire, ces vidéos que j’envoie, ces livres que j’ai pu lire, enfin voilà, tout ce que j’ai fait pendant toutes ces années en essayant d’aller titiller chez toi une espèce d’engagement et d’implication dans notre couple, dans notre vie de famille, dans ce qu’on construit, dans qui tu veux être, qui je veux être, qui on veut être ensemble, comment on se connecte, comment on maintient notre connexion, comment on l’alimente, comment on la fait grandir, comment on la change, comment on change individuellement, comment on s’améliore, toutes ces choses-là que je suis allée essayer de titiller chez toi et qui n’ont jamais pris.
De voir parfois répondre à ces besoins-là sur une courte durée de 3-4 jours, dans ce fameux mode pansement, que j’appelle le mode pansement parce que c’est vraiment toujours au moment où moi je vais très mal et où moi je prends du recul, je prends de la distance, que tu dégaines ces réactions-là. Au final, je me rends compte aujourd’hui que ça me fait super mal. Ça me fait du bien sur le coup, j’arrive à en être satisfaite sur l’instant parce que c’est comme une petite lueur d’espoir de “il a compris” et en fait comme tout s’écroule au bout de 3 jours, que l’effort s’arrête, que la sensation d’être sur la même longueur d’onde, de partager quelque chose, d’être comprise, d’être aimée en fait, comme moi j’ai besoin qu’on m’aime, tout ça s’évapore en trois jours et en fait c’est hyper violent pour moi. C’est comme si tu jouais un petit peu avec mon cœur, c’est comme si tu avais la capacité de prendre mon cœur dans tes mains et de serrer très fort pour le tordre et lui faire mal et puis hop tout d’un coup de relâcher la pression et de lui laisser la place de battre, d’être pleinement satisfait, d’être rempli de l’amour dont il a besoin mais juste un petit laps de temps et puis après hop t’amusé à resserrer mon cœur très fort avec ta main et puis quand tu vois que je suis à deux doigts de craquer et à deux doigts de tomber, hop tu relâches un petit peu.
Et en fait ce jeu-là il est pas sain, je me sens prisonnière d’un truc que j’ai pas choisi et c’est surtout ce qui fait que je vais être contente de trois jours tous les trois mois et ça c’est pas possible. C’est super triste, c’est super triste parce que moi je suis en train de m’éteindre, je suis triste tout le temps, je suis en colère tout le temps et je vis pas du tout la vie que je m’étais imaginé vivre. Ça en soi c’est presque un détail parce que la vie est faite de pleines de surprises mais j’ai perdu la connexion avec toi, j’ai perdu ce qui nous relie, j’ai perdu ce qui me donne envie d’aller vers toi, j’ai perdu ce qui me donne envie de te faire des câlins, d’avoir une intimité avec toi, d’avoir envie de créer cette vie de famille ensemble.
Je suis fatiguée aussi, je pense que ça peut se comprendre, je suis un peu épuisée et physiquement de par la fatigue qu’amène un deuxième enfant et un premier comme Raphaël, on va pas se mentir qu’elle est quand même sacrément intense et une fatigue aussi très psychologique, très mentale. Et puis ce qui est dommage parce qu’au-delà de parler de moi et de parler de ma propre fatigue et de mon propre mal-être, ce qui est super triste c’est de me rendre compte qu’en fait toi tu vas pas mieux, tu vas pas mieux et tu vas même pas mieux du tout. Mais malheureusement le constatque moi je me fais aujourd’hui et encore une fois je me trompe peut-être, c’est que là, avec beaucoup de recul et avec beaucoup de réflexion nocturne depuis plusieurs semaines, j’ai quand même la sensation que moi je passe par des phases de je vais bien et je vais plus bien et je vais bien et je vais plus bien, ce qui est très difficile à suivre, ça je veux bien l’entendre, en tout cas j’ai aucun mal à l’entendre, mais j’ai surtout ce constat de mon côté et cette sensation que toi t’as jamais été vraiment bien en fait.
Je me souviens pas le moment où j’ai eu un Djeko plein de vie, un Djeko heureux, souriant, plus de quelques heures par jour ou quelques jours d’affilée et du coup ça c’est pas le vrai bonheur, c’est un bonheur un peu falsifié, un peu fake, un peu fin, un peu je regarde si si je vais bien, j’ai été bien trois minutes aujourd’hui, mais en fait je pense que la vie c’est pas ça du tout.
Je pense que la vie c’est autre chose, en tout cas dans ma définition à moi je vais pas partir dans un débat philosophique de ce que doit être la vie, de toute façon la vie elle doit être ce que toi t’as envie qu’elle soit et ce que moi j’ai envie qu’elle soit et ce que chacun a envie qu’elle soit, mais en tout cas moi ma définition de la vie à moi elle est pas celle là, et je pense que toi non plus mais j’en sais rien en fait parce que tu l’auras compris aussi quand même dans ce message, je mets beaucoup l’accent sur la non-communication et sur le non-partage de ce que tu peux ressentir, de ce que tu peux vivre, de ce que tu peux aspirer, de ce que tu peux avoir envie de vivre plus tard, tout ça étant une énorme inconnue, un énorme point d’interrogation au-dessus de ma tête sur qui tu es finalement et qui tu veux être, que je ne peux que faire des suppositions et que toutes ces suppositions sur ce que tu veux et sur ce que tu as envie et ben je pense qu’elles sont énormément erronées et du coup je me fais des films sur des trucs alors qu’en fait c’est peut-être pas du tout ce que tu penses.
Enfin bref tout ça pour te dire que le côté psychologique, le nombre de questions que je me pose, mon fonctionnement à moi, HPI et tout ça, tout ça, on va pas se refaire le topo, ça c’était il y a 4 ans et t’étais là, tu l’as vécu en même temps que moi, toute cette réflexion au quotidien moi elle me tue à petit feu clairement et toi tu ne l’as pas, ou en tout cas peut-être que tu l’as en interne avec toi-même et que ça te fait cogiter énormément tous les jours mais que moi je ne le perçois pas.
Mais du coup ce non-partage de cette vision qu’on a de l’avenir à deux etc, ça crée forcément énormément de distance, ce qui fait qu’aujourd’hui je me sens déconnecté de toi, je me sens avec un inconnu et pour autant t’es un inconnu qui est quand même le papa de mes enfants et qui a été en tout cas jusqu’à aujourd’hui mon conjoint pendant 8 ans et demi, bientôt 9 ans, c’est énorme et pour autant là où j’avais cette vision de je suis avec toi, on construit des choses ensemble, tant qu’on est à deux on va bien, tant qu’on est à deux tout ira bien, tant qu’on se serre les coudes et qu’on avance dans la même direction tout ira bien, tout ça s’écroule parce que ça fait des années qu’on n’avance plus dans la même direction et qu’on est sur deux chemins totalement différents, à des rythmes qui sont différents et avec énormément d’incompréhension qui plane au-dessus de notre tête.
J’ai pas de solution en fait, j’ai plus de solution, je sais pas si on peut dire ça comme ça parce que j’ai cru pendant autant l’avoir, je reviens toujours sur ces fameux ultimatums, ces fameuses discussions que j’ai voulu initier, ces fameuses thérapies, ces fameux livres, ces fameuses vidéos, toutes ces choses qui m’ont donné l’impression de maîtriser quelque chose et de choisir la direction que je voulais impulser dans notre couple et d’avoir la sensation parfois d’avoir un retour de ta part et parfois moins.
Aujourd’hui j’ai plus de solution et en tout cas j’ai quand même toujours ce constat que ça n’a jamais vraiment fonctionné, toutce que j’ai pu essayer de mettre en place jusqu’à aujourd’hui n’a jamais fonctionné, donc je pense qu’il est temps quand même que j’arrête de me prendre des murs. Ça c’est la partie un peu Léa qui s’acharne et Léa qui baisse pas les bras, ce qui en soi est une force parfois. Je me dis heureusement que parfois j’ai pas baissé les bras sinon je pense qu’on serait déjà plus ensemble depuis longtemps.
Mais je pense que là il y a parfois des moments où il faut savoir baisser les bras, il faut savoir se dire j’ai pas la solution, j’ai pas la solution et je vais peut-être arrêter de me fatiguer et de m’épuiser toute seule à pédaler dans la smoule comme une cinglée en 5ème vitesse en côte avec des rochers qui me tombent dessus. Enfin tu vois, c’est se faire un peu du mal pour rien quoi.
Et là en ce moment il faudrait plutôt que je me fasse du bien, que j’ai beaucoup de bienveillance envers moi-même et beaucoup d’empathie envers moi-même, que je recommence aussi un peu à m’aimer moi avant d’essayer de te faire m’aimer.
Et que je retrouve aussi un peu un équilibre dans qui je suis et comment je veux que les choses se passent par rapport à moi, par rapport à Raph, par rapport à Joséphine, par rapport à mon travail, par rapport à tout ce avec quoi on doit composer au quotidien. Parce que là je suis plutôt perdu par rapport à tout ça, là où je me croyais vraiment en confiance, en maîtrise etc. je me rends compte aujourd’hui que je maîtrise pas grand chose.
Preuve en est que je suis encore une fois à 4h du matin en train de faire un message à mon téléphone avec une visée thérapeutique pour moi-même et avisée de je ne sais absolument pas quoi pour toi, mais il y a un moment je ne sais plus quoi faire. Je parle, je pense et je parle, je parle et je pense, je laisse mon cerveau un peu divaguer sur ce qui me traverse l’esprit.
Et voilà, en essayant de ne pas te faire de reproches, en essayant de ne pas te dire que tu n’es pas comme il faut, parce que finalement tu es qui tu es, mais juste pour te dire que moi je n’arrive plus à fonctionner correctement dans cet environnement là. Dans ce fonctionnement là. Je ne sais pas si mes mots sont super clairs. Bon, je peux très bien te dire que si jamais c’est pas clair tu peux revenir vers moi, mais là on serait en train de retourner sur Léa qui s’acharne à vouloir quelque chose qu’elle n’aura pas et qu’il faut qu’elle fasse un deuil et un trait là-dessus.
Parce que sinon on repart sur du Léa qui se prend des murs et qui se mange des pierres et qui pédale dans la smoule et qui attend de toi des choses qui ne viennent pas et que tu n’es pas en capacité de me donner. Non pas que tu n’es pas capable, c’est pas ça que je veux dire, je ne veux pas dire que tu n’es pas capable, je veux juste dire que tu ne me le donnes pas, qu’il faut un moment pour moi me préserver, que j’arrête d’espérer des choses de toi parce que j’ai des attentes envers toi auxquelles tu ne réponds pas.
C’est pas un reproche, je sais pas si je m’exprime bien, c’est pas un reproche, je suis pas en train de dire que tu réponds pas à mes attentes et que tu devrais le faire, je suis en train de dire que j’ai des besoins qui ne sont pas comblés et que c’est carrément ok si toi t’es pas capable de les combler, c’est carrément ok que tu ne les combles pas parce que tu n’es pas là pour combler mes besoins.
Je suis une personne à part entière et je dois être capable de fonctionner seul et de m’autosatisfaire et de combler mes propres besoins. C’est juste que du coup t’es pas bête donc tu te doutes bien qu’à un moment la finalité de ce constat là il est quand même assez clair. Je pense que si tu ne peux pas combler tes besoins que moi j’ai et que moi je ne peux pas combler tes besoins que toi tu as, parce que clairement c’est dans les deux sens, je pense que je ne comble absolument pas tes besoins, ce quimoi me crée une énorme frustration, je me sens un peu plus impuissante tous les jours et un peu plus nulle et un peu plus incompétente dans mon couple et un peu plus incompétente en tant que copine et en tant que maman et je me rends bien compte que je ne suis pas au rendez-vous de là où tu m’attends.
Du coup, c’est assez clair que la conclusion, elle est ce qu’elle est, c’est qu’il y a un moment où si moi je pars à droite et que toi tu pars à gauche, nos chemins ne se croisent plus. On finit par s’éloigner, s’éloigner, s’éloigner et à un moment on se dit au revoir parce qu’on n’est même plus dans le champ de vision de l’un de l’autre.
Là, je pense qu’on n’est quand même pas très loin de se retrouver chacun du côté de sa colline et pas du même côté et une colline c’est rond et il y a un moment où on ne se voit plus. Là, on n’est plus sur le plat pays, on est sur quelques petites montagnes qui se mettent entre nous et du coup, la question est quand même de que fait-on, comment on avance avec ça, comment est-ce qu’on peut… Enfin voilà, encore une fois, je n’ai pas de solution.
Encore une fois, j’arrête de te poser ces questions-là parce que je sais que je n’aurai pas de réponse. C’était plus une question que je me posais à moi-même à voix haute mais voilà, le genre de questions et le genre de réflexion que je peux avoir en ce moment de que faire. Étant donné que je ne maîtrise absolument pas ce qui est en ta tête, que je ne remplis pas tes besoins parce que je ne les connais pas mais que je connais très bien mes besoins à moi, ce que je peux faire à mon échelle avec tout le constat que je viens de faire, c’est de partager peut-être ce qui me semble viable, pas viable, possible, pas possible et puis rien.
Et puis juste te dire ce que moi j’ai sur le cœur et… Tu vois, j’allais encore me faire repartir dans mes anciens démons de dire et puis te laisser me dire ce que toi tu en penses. En fait non, ma porte est ouverte si tu as envie de me dire ce que tu en penses. Si tu n’as pas envie d’en parler, si tu as envie que ce soit un non-sujet, on en fait un non-sujet. De toute façon c’est comme ça qu’on fonctionne au quotidien, on ne parle pas donc ça ne changera pas grand-chose j’ai envie de dire.
Mais ce que ça change pour moi, parce que c’est quand même important, c’est que plus je me mets dans la tête qu’il faut que j’arrête d’avoir ces attentes envers toi, que tu réponds à des questions sur nous, sur ça, moi ça va m’apaiser sur le long terme en fait. Ma jauge de frustration elle va baisser parce qu’aujourd’hui à attendre que tu me répondes sur des sujets sur lesquels tu ne me réponds pas, forcément j’accumule énormément de frustration, de rancœur, de colère aussi parfois un peu et de tristesse et de toutes ces émotions négatives.
Là j’essaye vraiment de n’avoir aucune attente envers toi, comme ça au moins je me protège aussi un peu et je ne suis pas déçue. C’est super triste mais en même temps je n’ai pas trop le choix que de me mettre un peu dans ce mode de survie.
Donc voilà, ceci étant dit, je vais te dire ce que moi j’ai dans la tête et après tu en fais ce que tu veux. Mais je n’ai pas spécialement envie qu’on se sépare, je n’ai pas envie qu’on se sépare physiquement, je n’ai pas envie de devoir fonctionner avec une deuxième maison, j’en suis pas capable, on vient d’emménager dans notre maison, on en a mis tellement de cœur et tellement d’énergie et voilà, que non.
Et en même temps il y a une partie de ma tête qui me dit que nous deux sous le même toit, dans les circonstances actuelles et dans l’état psychologique dans lequel tu es et dans lequel je suis, ça fait plus des étincelles et plus du mal qu’autre chose. Donc je n’ai pas de solution. C’est très ironique cette situation. Je ne veux pas qu’on se sépare mais je ne veux pas qu’on soit ensemble non plus, c’est très marrant. Mais je veux pas qu’on se sépare, mais je veux pas qu’on soit ensemble non plus, c’est très marrant. Enfin, c’est pas marrant du tout, mais… Voilà, tu m’auras compris. Je divague à 4h du matin, je suis fatiguée, j’essaie de… j’essaie de recoller les morceaux, de reconstituer le puzzle, d’organiser mes pensées, et c’est pas forcément facile. Donc je n’ai pas envie qu’on se sépare physiquement, parce que je ne suis pas capable, moi, de… survivre, là, en ce moment, à ça.
Encore une fois, si toi, c’est ce dont t’as besoin, voilà, ça peut point interrogation. Est-ce que tu aurais envie qu’on ne soit plus ensemble sous le même toit, est-ce que… enfin, voilà, bref. Je vais arrêter de te mettre la pression pour que tu répondes à ces questions-là, et que tu arrives avec une des antithèses synthèses bien… bien ficelée demain. C’est, encore une fois, pas pour te mettre de pression du tout sur ce que tu dois me répondre, etc. On va continuer de fonctionner comme on peut fonctionner. Moi, j’aurais au moins la… légèreté d’esprit de t’avoir mis cette petite graine-là de ce que moi je ressens, et de ce que moi j’ai sur le cœur, et de ce que moi j’ai dans la tête. Ce sera déjà une énorme part de mon côté. Un énorme soulagement, aussi, parce que je pense que ça va me libérer un peu la tête.
Mais voilà, je… moi, je n’envisage pas qu’on ne soit plus ensemble physiquement sous le même toit, parce que ça impliquerait quand même beaucoup de difficultés de mon côté. Bah, ça nous rajouterait quand même énormément de… de logistique dans un quotidien qui est quand même pas facile en ce moment. Mais, de chercher un logement, de… d’avoir une garde alternée, ce que je ne conçois absolument pas. Enfin, moi, personnellement, je ne conçois absolument pas de vivre avec mes enfants une semaine sur deux. Ça, c’est assez… Ça, c’est… Voilà, là, pour le coup, je suis prête à faire énormément de choses. Tu me demandes ce que tu veux, je le fais. Mais je veux vraiment pas passer par là.
Encore une fois, je suis pas toute seule, on est deux. Si toi, ça te semble être… la seule solution pour que tu sois bien dans ta tête, que tu retrouves du bonheur, de la légèreté et un bien-être, et que tu te… que tu sois heureux, tout simplement, j’aurais pas d’autre choix que de l’accepter. Mais moi, personnellement, si je ne prends que mes propres besoins à moi, j’aimerais beaucoup éviter de passer par ça.
Et… Et en même temps, je ne me vois pas du tout, non plus, continuer de faire semblant, sous le même toit, de fonctionner comme un couple qui va bien, alors que moi, dans ma définition, on n’est pas un couple qui va bien. En tout cas, ma part du couple qui constitue les deux personnes que nous sommes, qui formons un couple, ne va pas bien. Donc je pense qu’on peut dire qu’à partir du moment où il y a une des personnes dans le couple qui ne va pas bien, et qui ne se sent pas bien dans ce couple, le couple ne fonctionne plus.
Après, toi, t’as l’air bien. Est-ce que tu tombes des nues ? Est-ce que tu t’y attendais ? Est-ce que tout ce que je te dis, tu le savais déjà ? Est-ce que tu tombes de ta chaise malgré toutes les alertes et par tout ce que on a pu déjà avoir comme discussion ? Ça, j’en sais rien, ça est bien personnel… Mais en tout cas, moi je me sens pas non plus capable de me réveiller le matin et de te faire un câlin comme ce matin ou de te faire un bisou… Je suis plus à l’aise dans tout ça et ça me stresse même, tu vois, tout à l’heure je sais que tu m’as pris dans tes bras, t’as essayé de te rapprocher physiquement et je sentais que tu voulais bien faire et voilà, je suis pas en train de te jeter la pierre du tout, je sais que tu voulais bien faire, mais moi ça me provoque une espèce de mini tachycardie, mon cœur il se resserre, je suis pas à l’aise, je suis pas bien… Là où avant être dans tes bras c’était quand même quelque chose qui était rassurant, qui me réconfortait, tes bras ont été jusqu’à maintenant un endroit dans lequel je me sentais bien, rassuré, à ma place, là aujourd’hui c’est plus le cas et c’estsource d’angoisse et je navigue un peu dans la maison en espérant pas trop te croiser et pas trop me retrouver dans ces bras-là parce que j’ai cette sensation d’être une petite fille de 2 ans à qui on fait un gros bisou baveux et qui n’en a pas envie. C’est cette espèce de contact un peu… un peu forcé, mais qu’en même temps, je ne repousse pas vraiment parce que j’ai l’impression que ce n’est pas légitime. Du coup, ça crée un malaise dans mon corps et j’ai du mal à l’exprimer. Je l’exprime maintenant. Je ne sais pas si je l’exprime de la bonne manière, mais je l’exprime. Et du coup, ce fonctionnement-là, il ne me va pas non plus. Je me pose encore beaucoup de questions sur comment est-ce qu’on peut… Comment est-ce qu’on peut… fonctionner… le plus sainement possible… à deux.
Il y a quand même un moment où, par la force des choses, il faudra que tu viennes mettre ton grain de sel là-dedans et ton avis, parce qu’on est un couple quand même. Même si on est un couple qui prend la décision de ne plus en être un ou si on est un couple qui prend la décision de… Quelle que soit la décision qu’on prend, on est quand même deux personnes impliquées. Je ne peux pas faire sans ton avis et tes besoins et tes envies. Il faudra quand même un moment, sache-le, que tu me fasses un retour sur ça. Mais je ne te mets pas la pression et tu le fais… comme tu peux et comme tu veux dans le temps qui te correspond. Mais juste comme ça, au moins, toi, tu as l’information de… Je ne veux pas que tu m’en veuilles, que tu sois en colère contre moi ou que tu sois en incompréhension si tu sens une distance, si tu vois que je n’ai plus forcément envie de rire, envie de partager des petits plaisirs au quotidien, envie de… J’ai surtout envie d’arrêter d’être… d’être en colère, d’être agacée.
Et comme tu l’as fait remarquer à Raphaël il y a deux jours, et à juste titre, pour changer. Quand je n’étais pas très bien et que Raphaël m’a dit qu’il ne fallait pas être triste, que je n’étais pas triste, que j’étais un peu agacée, et que tu as dit que pour changer, sous-entendu, je suis tout le temps agacée, et tu as raison, carrément. Je ne te reproche pas de l’avoir dit. C’était tout à fait justifié et tout à fait bien placé. Effectivement, je suis beaucoup, beaucoup agacée et du coup, je n’ai plus très envie d’être agacée. Donc, voilà. Voilà un peu tout ce qui me traverse l’esprit. Je pense que c’est tout. Je pense que je peux m’arrêter là.
Voilà. Je vais veiller à ne pas te faire de reproches, parce que… c’est pas cool. Et je vais veiller, par la suite, à essayer de ne plus t’en faire. Et à essayer de ne plus te faire sentir pas à la hauteur. Parce que je vois bien que ça te fait souffrir et je vois bien que… que ça t’aide pas dans la confiance que tu peux avoir en toi. Du coup, je vais peut-être en profiter pour te dire que t’es un super papa. C’est quand même important. Malgré les difficultés de ouf qu’on a en ce moment, que ce soit nous, que ce soit la maison, la logistique, l’organisation, Raphaël, qui est intense, je trouve que tu gères de ouf. Et je trouve que tu fais du mieux que tu peux et… et ça, c’est vraiment l’essentiel. En tout cas, c’est ce que je ressens et… moi, je fais du mieux que je peux aussi, avec… avec ce que j’ai entre les mains et… et voilà, avec les moyens que je possède. Mais voilà, je t’en dis quand même et je t’ai sincère. De toute façon, y a rien de pas sincère dans ce que je suis en train de dire depuis tout à l’heure. Donc ça, je pense que tu l’as compris, j’ai plus trop de filtres. Mais en tout cas, c’est très sincère. Je trouve que tu gères de ouf, même si on fait plein d’erreurs en tant que parents et on en fera encore un milliard. Et c’est en faisant des erreurs qu’on se rend compte de ce qui fonctionne, ne fonctionne pas, et ce qui fonctionne avec Raph ne fonctionnera peut-être pas avec Joséphine et vice-versa. Je trouve quand même que t’es hyper impliqué et je trouve que t’as à coeur de bien faire. Et je sens que quand ce que tufais, ça porte pas ses fruits, ça t’atteint et ça te rend triste. Et en fait, je vois tout simplement que t’en as pas rien à foutre. Et ça, c’est quand même le signe numéro un que tu es impliqué et que tu aimes tes enfants et que tu fais tout ce qu’il y a en ton pouvoir pour faire du mieux que tu peux. On sera jamais parfait, donc autant se féliciter quand on fait du mieux qu’on peut, parce que c’est quand même la base et le plus important de tout donner et d’essayer. Tant qu’on n’a pas baissé les bras, c’est une victoire. Voilà, donc moi, je te remercie pour ça, parce que je trouve que t’es au taquet.
Pour Joséphine, c’est pareil. Je trouve que t’es un super papa, que tu fais ce qu’il faut et que oui, de temps en temps t’oulbie une vitamine , mais en fait, c’est un détail, elle n’en mourra pas et voilà. Et donc, pour toutes ces petites choses-là au quotidien pour lesquelles je te fais te sentir pas à la hauteur, où je peux avoir le reproche très facile et être agacé rapidement, je vais essayer, moi, de mettre de l’eau dans mon vin et de pas t’en vouloir et voilà, et d’arrêter d’avoir des attentes surdimensionnées par rapport à ce que tu fais. Tant que tu fais du mieux que tu peux avec les enfants, c’est tout ce que je te demande de continuer à faire. C’est vraiment ça l’essentiel, en fait. Tant que tu donneras le meilleur de toi-même pour elles, c’est que moi, ça, ça me comble amplement, largement.
Et puis, encore une fois, moi, mes attentes en tant que personne, en tant que couple, en tant que femme et en tant que tout ça, c’est à moi de travailler sur tout ça pour ne plus en avoir envers toi et ne plus te mettre la pression sur ce que tu devrais m’apporter, sur ce que tu devrais me communiquer, sur ce que tu devrais faire pour me rendre heureuse, en fait, t’as aucun devoir là-dessus. Et j’ai envie de plus te demander d’être là. Juste, voilà, pour les filles, continue d’être au taquet comme tu l’es et ça remplira tous mes besoins à l’heure actuelle, voilà.
Merci, merci d’être là pour elles, merci de prendre ta place, de faire ta part parce que, voilà, en étant sur tous les fameux groupes Facebook sur lesquels je suis, je me rends compte qu’il y a quand même beaucoup de mamans qui sont très seules et moi j’ai quand même beaucoup de chance, je peux être seule sur certaines choses, je te laisserai prendre ta part sur certaines choses là où tu n’es pas, sur l’école, les crèches, etc., quand t’auras la capacité et quand tu pourras le faire. Mais en tout cas, voilà, t’es là sur beaucoup de choses et c’est chouette, c’est chouette de pouvoir compter sur toi sur ça et ça me fait du bien.
Voilà, je vais m’arrêter sur cette note positive et bonne chance pour écouter tout ça. C’est complètement déstructuré, j’en suis désolé et navré mais si ça peut être une toute petite consolation, moi ça m’a fait du bien et je vais aller me coucher, voilà, bonne nuit.